giovedì 22 marzo 2012

en fr - Global patriotism, ‘a lyrical drama’ after February 12th, 2012


In many worldwide events and protests regarding recent developments in Greece, numerous supporters have been using the allegedly popular, yet populist motto ‘We Are All Greeks’. What reasoning does this motto express and which impact does it have directly or indirectly on those who do take on leaderless struggles in Greece?

Probably, some people feel some kind of compassion for the ‘suffering Greeks’ or even dread what lies in store for their own near future. They are (mis)informed, mainly through the lens of mass media and social networking services, about the distressing fact that Greece is plagued by ‘unjust and undemocratic’ austerity measures and savage cuts; and that’s about all there is to it… It may have been political marketing or patriotism ‘sloganists’ who reintroduced into the global political scene one of the most famous patriotism quotes in English (attributed to P.B. Shelley, from his 1821 ‘Hellas, a lyrical drama’). Either way, the statement was reminded vastly and publicly, through social media and subsequently in the streets. So, nowadays the related mass propaganda keeps on growing, often accompanied with symbols such as national flags, ancient Greek figures, etc. Various entities (from far-right wing to reformist or patriot leftist) are still promoting ‘solidarity’ to the Greek people identifying it with a nationality quality, a quality of citizenship, even with specific roots. Certainly, the motto screams pro-nationalist views, and not only ends up trapping those who adopt the ‘all-Greeks’ scum into a projectuality of national unity, but also enhances the state media propaganda, which slanders and prosecutes any radical political subject active in diverse social struggles, in the territory controlled by the Greek State and beyond.

Instead of breaking open the watertight compartments to which the capitalist system has confined us up to now, instead of providing the revolutionary cause many steps beyond a delimited struggle, this ‘all-one-nationality’ fallacy captures its naive followers in reactionary movements that can easily be integrated and controlled by the system. That’s why neoliberal and ultra-right forces have welcomed such wave of support as ‘optimistic’, while the neo-Nazis are reinforcing almost undisturbed their electoral campaign of racist hatred across Greece, reaching out to all Greeks too…

In this part of the world, like in so many others, the State and the bosses fiercely attack the oppressed. The financial and corporate elites conduct a merciless onslaught against the most vulnerable parts of society, stripping the bourgeois system of its ‘democratic’ pretenses, which have been maintained for ‘tactical’ reasons, in order to quell, suffocate or pacify every potential counterattack. People abroad see more and more demonstrators taking to the streets in Greek cities, while many refuse to protest remaining calm, but rather attack directly on structures that turn our lives into mere survival.

Whenever the support to others, who are striving and fighting, is based on an abstract cry called nationality, this reproduced patriotic pattern offers a helping hand to the State and the supranational bosses, to stifle the intensified social struggles; a helping hand to achieve or reassure what we crave to destroy: the social peace. Moreover, it offers very heterogeneous groups of protesters the ‘shelter’ of national unity. Nothing can bridge contrasts as efficiently as the national unity can: a great ideal unifying the people, next to a non-existing internal or external enemy or hazard. And every authority uses these weapons in times of riots and revolts, in a period of tensions which are often expressed with characteristics of a civil-internal war.

Yet nothing can bring us together with our oppressors and exploiters. No border can restrain our dreams. No sovereign-state flag can even remotely reflect our struggles. The strongest unifying factor for us, anarchists/libertarians, not only in Greece but in whole world, is the fact that we live in the same context of generalized deprivation, that we recognize this fact, and the flame of our passion for freedom burns and will burn for as long as we shall live; until, individually and collectively, we throw off habits, behaviors and mentalities imposed on us for so many years, until we abolish once and for all the State and its laws, the Capital and its structures. In our path, the patriotic germ is a hurdle that must be combated ceaselessly.

Thus, any support demonstrated with catchy and digestible ‘slogans’ results in the opposite effect of what an uprising intends for. Moreover, it proves to be damaging to the very sense of solidarity among the oppressed. We can no longer watch solidarity being turned into a sold-out supportive message of national awakenings. Solidarity is our weapon, and we defend it with constant battles against the Power, either inside or outside prison walls.

We are neither pro-nationalists, nor patriots;
we are national traitors that want to spread the revolt.
AGAINST ALL STATES AND FATHERLANDS

http://en.contrainfo.espiv.net/2012/03/15/global-patriotism-a-lyrical-drama-after-february-12th-2012/



Le patriotisme global

Dans beaucoup d’événements et de protestations à travers le monde sur les récents développements en Grèce, de nombreux sympathisants ont utilisé le fameux slogan, tout de même populiste, “Nous sommes tous des grecs”. Quel raisonnement ce slogan exprime-t-il et quel impact direct ou indirect a-t-il sur ceux qui luttent sans chefs en Grèce ?



Certaines personnes ressentent probablement de la compassion pour les “pauvres grecs” ou appréhendent ce qui les attend dans leur propre futur. Ils sont (mal) informés, principalement par le prisme des médias de masse et les réseaux sociaux, sur le fait inquiétant que la Grèce serait soumise à des mesures d’austérité “injustes et non-démocratiques”, des mesures d’austérité et des coupes budgétaires sauvages ; et qu’il ne s’agirait de rien d’autre que cela… C’est peut-être le fait du marketing politique ou des “publicitaires” patriotes qui ont réintroduit dans la scène politique globale une des citations patriotiques les plus connues en anglais (attribuée à P.B. Shelley en 1821 dans “Hellas, a lyrical drama”). Quoi qu’il en soit, la déclaration fut largement reprise publiquement à travers les réseaux sociaux et par la suite, dans les rues. Ainsi aujourd’hui la propagande de masse qui s’y rattache continue de grandir, souvent accompagnée des symboles tels que des drapeaux nationaux, ou des figures grecques anciennes. Plusieurs entités (de l’extrême-droite aux gauchistes patriotes) promeuvent encore la “solidarité avec le peuple grec", en l’identifiant à une qualité nationaliste, citoyenne, voire même avec des racines particulières. Bien sûr ce slogan affiche une vision pro-nationaliste, et finit non seulement par piéger tous ceux qui adoptent le slogan “tous grecs” dans une projectualité d’unité nationale, mais renforce aussi la propagande médiatique de l’État, qui calomnie et pourchasse tout sujet politique radical et actif dans diverses luttes sociales sur le territoire contrôlé par l’État grec et au-delà.

Au lieu de briser les compartiments étanches dans lesquels le système capitaliste nous a confinés jusqu’à maintenant, au lieu d’amener la cause révolutionnaire plusieurs pas au-delà d’une lutte délimitée, cette imposture du “tous de la même nationalité” capture ses naïfs suiveurs dans des mouvements réactionnaires qui peuvent facilement êtres intégrés et contrôlés par le système. C’est pourquoi les forces néolibérales et d’extrême-droite ont accueilli une telle vague de soutien de façon “optimiste”, alors que les néo-nazis renforcent sans être dérangés leur campagne électoraliste de haine raciste en Grèce, rassemblant aussi “tous les grecs”…

Dans cette partie du monde, comme dans beaucoup d’autres, l’État et les patrons attaquent férocement les opprimés. Les élites financières et patronales conduisent une attaque sans merci contre les parties les plus vulnérables de la société, arrachant au système bourgeois son vernis “démocratique”, qui a été maintenu en place pour des raisons “tactiques”, en vue de réprimer, asphyxier ou pacifier toute contre-attaque potentielle. Les gens à l’étranger voient toujours plus de gens prendre les rues dans les villes grecques, alors que beaucoup refusent de rester calmes et préfèrent attaquer directement les structures qui transforment nos vies en un seul effort pour survivre.

Chaque fois que le soutien à ceux qui luttent et se battent se repose sur un fond abstrait appelé nationalité, le schéma patriotique se reproduit, donnant un coup de main à l’État et aux patrons supra-nationaux pour étouffer les luttes sociales qui s’intensifient, pour asseoir à nouveau ce que nous voulons détruire : la paix sociale. De plus il offre à des groupes de manifestants très hétérogènes “l’abri” de l’unité nationale. Rien ne peut mieux faire le pont entre les contrastes que l’unité nationale : un grand idéal unifiant les gens contre un ennemi ou une menace interne ou externe inexistante. Et chaque autorité use de ces armes en des temps d’émeutes et de révoltes, dans des périodes de tensions qui présentent souvent les caractéristiques d’une guerre civile.

Rien ne peut nous rassembler avec nos oppresseurs et exploiteurs. Aucune frontière ne peut contenir nos rêves. Aucun drapeau d’une nation souveraine ne pourra, même vaguement, refléter nos luttes. Le plus fort des facteurs d’unité pour nous, anarchistes et libertaires, pas seulement en Grèce mais dans le monde entier, est le fait que nous vivons dans le même contexte de dépossession généralisé, que nous reconnaissons ce fait et que la flamme de notre passion pour la liberté brûle et brûlera aussi longtemps que nous vivrons ; jusqu’à ce que, individuellement et collectivement, nous jetions nos habitudes, comportements et mentalités imposés à nous depuis tant d’années, jusqu’à ce que nous ayons aboli une fois pour toute tous les États et leurs lois, le Capital et ses structures. Sur notre chemin, le germe patriotique est un obstacle qui doit être combattu sans cesse.

Ainsi, tout soutien mené avec de tels “slogans” faciles à retenir et à digérer, provoque en fait l’effet opposé d’une insurrection. De plus, il se montre dommageable pour le sens même de la solidarité entre les opprimés. Nous ne pouvons plus voir la solidarité être transformée en des messages de soutien vendus qui ne conduisent qu’à des réveils nationalistes... La solidarité est notre arme et nous la défendons dans les batailles continues contre le Pouvoir, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des prisons.

Nous ne sommes ni pro-nationalistes ni patriotes ; nous sommes des traîtres nationaux qui veulent propager la révolte.

Contre tous les états et toutes les patries
Retraduit par nos soins de l’anglais de Contrainfo.


http://www.non-fides.fr/?Le-patriotisme-global

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